Le bilan pourrait être bien plus élevé, car on parle de dizaines de corps transférés dans les hôpitaux. Une centaine même, selon les militants des droits de l’homme. Les manifestations de ce jeudi ont d'ailleurs commencé après les funérailles de plusieurs manifestants tués la veille. Le cortège de 20 000 personnes s'est vite transformé en manifestation politique avec des slogans appelant à la liberté.
Des unités de la police et de l'armée patrouillent dans les rues de la ville pour tenter d'empêcher les rassemblements publics. Les forces de l'ordre ont arrêté de nombreux contestataires, dont le journaliste Mazen Darouiche.
Deraa est devenue depuis vendredi dernier le foyer le plus actif du mouvement de contestation contre le régime du président Bachar el-Assad. La ville a longtemps été un fief du parti Baas, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 1963.
Selon les autorités de Damas, « des parties étrangères » propagent des mensonges sur la situation à Deraa. Dans la vision officielle, les violences seraient imputables à des bandes armées.