Pendant que des centaines de bombes sont déversées sur des endroits stratégiques pour le colonel Kadhafi, c’est l’effervescence au niveau politique et diplomatique dans tous les pays membres de la coalition internationale contre le régime libyen. Ainsi, la Maison Blanche a annoncé mardi soir que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne sont tombés d'accord pour que l'Otan puisse jouer un rôle clef dans le commandement. Paris de son côté préfère parler d'entente sur les modalités d'utilisation des structures de commandement de l'Otan.
Eric Elliot, porte-parole d'Africom, le commandement américain pour l'Afrique, basé à Stuttgart en Allemagne, revient sur l'organisation actuelle des opérations au sein de la coalition internationale, où chaque pays décide actuellement des missions allouées à leurs appareils. Les centres de coordination sont pour l'instant gérés au niveau des pays, mais l'objectif est d'unifier le commandement.
Plusieurs pays partenaires de la France ont insisté pour une implication de l'Alliance atlantique. Mais les autorités françaises estiment que si l'Otan dirige l'intervention, les pays arabes ne voudront pas s'y rallier et finiront par la dénoncer.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a plaidé devant l’Assemblée nationale ce mardi, non pas pour un commandement militaire unique, mais plutôt pour un commandement politique de l’opération « Aube de l’Odyssée ».
L’opération est déjà critiquée par deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. La Chine a réitéré son opposition à l'usage de la force en Libye et déploré les « victimes civiles » des frappes de la coalition tout comme la Russie. Dmitri Medvedev, le président russe, s'est dit préoccupé par l'utilisation « sans discernement » de la force.
Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères qui s'exprimait devant les députés a défendu l'intervention militaire face aux critiques qui commencent à émaner. Il a précisé que cette opération peut s'interrompre à tout moment dès l'instant où le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se plie aux décisions du Conseil de sécurité de l'ONU.