A Benghazi, la présence des snipers inquiète les habitants

En Libye, les combats se poursuivent. Les insurgés évoquent des tirs de mortiers des forces libyennes sur Misrata, ville de l'Est. La coalition internationale poursuit ses opérations militaires en Libye. A Benghazi, dans le fief des insurgés, le pire est passé, mais la population est toujours inquiète. Il y a de nombreux snipers dans la ville.

Avec notre envoyée spéciale à Benghazi,

Ce mardi 22 mars 2011 dans la matinée à l’entrée de la ville, là où les forces fidèles au colonel Kadhafi sont entrées samedi matin, 19 mars, des camions dégagent les débris. Il y a du verre cassé, des murs effondrés un peu partout. Les destructions sont importantes. Apparemment, les chars en arrivant dans la ville, ont tiré un peu partout sans discernement.

Il y a essentiellement des dégâts matériels, pour autant que l’on sache. Mais les gens du quartier sont encore complètement sous le choc, totalement abasourdis par cette pluie de feu qui leur est tombée dessus samedi.

Ces mêmes habitants sont encore très inquiets parce que, certes les chars se sont retirés... Ils ont été frappés par les avions français, et ce qu’il en reste est désormais très loin, au niveau ou au-delà de la ville d’Ajdabiya à plus de 150 kilomètres. Mais tout le monde pense qu’il reste en ville des partisans du colonel Kadhafi. Ce sont des habitants de Benghazi qui se cachaient depuis le début des événements.

Samedi, ils sont sortis avec leurs armes, pour participer aux combats. Certains sont encore là. Alors tout le monde les cherche. La nuit dernière on a encore entendu des tirs et des explosions. Et la crainte désormais pour les habitants de Benghazi, ce sont effectivement les snipers. Ces tireurs isolés qui sont susceptibles de s’attaquer aux gens les plus en vue, ceux qui se sont engagés aux côtés de l’insurrection et qui ont donc été repérés.

Il semble neanmoins qu’il s’agit uniquement de cas isolés, qu’un certain nombre de ces partisans de Kadhafi ont déjà été capturés. Le Conseil national de transition parlait de 150 arrestations hier soir, lundi 21 mars. Mais dans une ville où les communications ne fonctionnement quasiment pas, restent évidemment les rumeurs les plus folles qui circulent.

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