Quelle suite pour l’opération en Libye ?

Quatre jours après le début de l’intervention de la coalition en Libye, les principaux objectifs ont été atteints. Les défenses sol-air libyennes sont considérablement affaiblies, les avions du colonel Kadhafi ont été détruits au sol, une partie des unités blindées de l'armée libyenne a été mise en pièces au sud de Benghazi par les bombes alliées et beaucoup de soldats ont préféré fuir dans la nature ou rejoindre leurs casernes en véhicules civils. Que peut-on maintenant attendre de la suite des combats ?

« Nous pourrions observer une diminution de la fréquence des attaques », reconnaissait lundi 21 mars 2011 au soir le général américain Carter Ham qui dirige les opérations depuis Stuttgart.

Après des attaques nourries samedi et dimanche, les bombardements alliés se sont déjà réduits. Il y a bien eu une nouvelle alerte cette nuit à Tripoli, des tirs de DCA dans le ciel libyen, et quelques explosions entendues dans la capitale près d'une résidence du colonel Kadhafi, mais on est loin de la centaine de Tomahawk lancés ce week-end contre les positions de l’armée libyennes.

Selon les autorités libyennes, plus au sud, dans le désert, Sebah, fief des Kadhafi, aurait été visé. Mais le Pentagone n’a pas confirmé un éventuel raid.

Maintien de Kadhafi ?

Dimanche, le chef d'état-major américain, Michael Mullen, n'avait pas exclu le maintien du colonel Kadhafi au pouvoir à l'issue des opérations alliées. Car sur le terrain, les insurgés libyens, peu armés, mal organisés et peu disciplinés ne semblent guère avoir profité de la campagne de frappes aériennes.

Le régime libyen pourrait, lui, changer de tactique et envoyer ses snipers dans les villes rebelles, comme Ben Ali l'avait fait en Tunisie. Si c’est le cas, les alliés auront du mal à opérer. Face à des tireurs d’élite camouflés sur les toits des immeubles, les missiles de la coalition risquent en effet d’être bien impuissants.

Dans les heures à venir, le Pentagone n'aura pas de mal à trouver quelques cibles « stratégiques », comme des ponts autoroutiers, des dépôts de carburant ou des bases navales. Elles seront détruites à coup sûr. Mais rien ne sera réglé pour autant.

A moins que son régime, miné de l'intérieur par les divisions de l'armée et soumis à une forte pression militaire, finisse par se fissurer et s'effondrer, le colonel Kadhafi risque donc de se maintenir.

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