C'est un ultimatum assorti d'une menace. « Si Mouammar Kadhafi ne se conforme pas à la résolution de l'ONU, si les attaques contre les civils ne cessent pas, alors la communauté internationale lui en fera subir les conséquences ». Le cessez-le-feu immédiat « n'est pas négociable » ajoute le communiqué commun.
Un peu plus tôt le président américain soulignait déjà que les termes de la résolution onusienne n'étaient « pas négociables ». Pour Barack Obama, Mouammar Kadhafi n'a plus le choix. Il a été « amplement averti » et s'expose donc désormais à une intervention militaire.
Le cessez-le-feu annoncé par Tripoli n'a donc pas convaincu à Washington. « Nous n'allons pas nous laisser impressionner par des mots » a dit la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Même circonspection de la part du ministère français des Affaires étrangères. Selon son porte-parole, le régime a l’« habitude de faire des déclarations le matin et d'en faire d'autres complètement opposées l'après midi ».
Cette promesse de cessez-le-feu est examinée ce 19 mars lors du sommet international convoqué à Paris. Mais dans le doute, la coalition se prépare à une intervention militaire sous l’impulsion du noyau du franco-britannique.
La France est en première ligne, d'autant qu'elle dispose d'avions de combat Mirage et Rafale sur la base de Solenzara dans le sud de la Corse, à 1 heure de vol de Tripoli. La Grande-Bretagne, elle, propose ses avions d'attaque Tornado et ses chasseurs Typhoon
Les Etats-Unis ils n'ont pas précisé leur niveau d'engagement mais ils pourraient faire décoller des F 15 et F 16 sur la base de Sigonella en Sicile - donc tout près de la Libye-
Barak Obama a en revanche exclu l'envoi de troupes terrestres en Libye.
D'autres pays membres de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) ont aussi proposé leur aide. Le Canada a envoyé 7 avions de chasse CF 18 pour participer à la création d'une zone d'exclusion aérienne. L'Italie, le Danemark, la Norvège, ou encore la Belgique ont aussi fait part de leur intention de se joindre à la coalition.
L'Otan partagée
Tous ces pays se sont exprimés à titre individuel puisque l'Alliance atlantique n'a pas décidé de son rôle, de sa place dans ces opérations. L'Otan est partagée sur l'opportunité d'une intervention : la Turquie est contre, l'Allemagne aussi et la France quant à elle a réaffirmé qu’elle ne souhaite pas une implication de l'Otan.
Et puis autre participation annoncée, il faut le souligner, celle du Qatar qui s'est dit prêt à s’associer aux efforts internationaux pour protéger la population libyenne mais on ignore si l'émirat à l'intention de se joindre aux opérations militaires. Les Emirats Arabes Unis pourraient eux aussi faire de même.