Obama lance un ultimatum à Kadhafi

Un acte de colonialisme flagrant, une décision injustifiée. C'est en ces termes que le Mouammar Kadhafi a qualifié la résolution des Nations unies autorisant le recours à la force contre le régime du Guide libyen pour protéger les civils. Dans l'après-midi du 18 mars Tripoli annonçait qu'il acceptait le cessez-le-feu, mais sur le terrain les combats ont continué, particulièrement dans la région de Benghazi. Dans la matinée de ce 19 mars, la zone située au sud-ouest de Benghazi a subi des bombardements aériens. Et à Washington, après des jours d'hésitation, le ton est désormais menaçant.

Avec notre correspondant à, Washington, Jean-Louis Pourtet

Dans sa déclaration, le président Obama s’est livré à un sévère réquisitoire contre Mouammar Kadhafi le menaçant de représailles militaires s’il ne se pliait pas aux conditions fixées par l’ONU dans la résolution 1973. La première condition requise : un cessez-le-feu immédiat qui, en dépit de l’annonce du ministre des Affaires étrangères libyen, ne semble pas être entré en vigueur.

Le président américain a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à faire partie d’une coalition qui comprendrait l’Union européenne, La ligue arabe et l’Union africaine, pour stopper la violence contre les civils libyens. Il a aussi tenu à expliquer clairement ce que les Etats-Unis ne feront pas.

« Les Etats-Unis ne vont pas déployer des forces terrestres en Libye. Et nous n’allons pas utiliser la force au-delà de notre objectif bien défini, à savoir la protection des civils en Libye. Dans les semaines à venir, nous allons continuer d’aider le peuple libyen avec de l’assistance économique et humanitaire afin qu’il puisse satisfaire ses aspirations pacifiquement. »

En soulignant que les Etats-Unis n’agiraient pas seuls, et que leur rôle serait limité, Barack Obama a voulu rassurer les Américains qu’il n’allait pas, après l’Irak et l’Afghanistan, les entraîner dans une nouvelle aventure militaire. Avant son discours, il avait pris soin de s’entretenir avec des membres du congrès pour obtenir leur soutien. Un soutien plus fort du côté républicain que démocrate. Dennis Kucini, très à gauche, qualifiant l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne d’« acte de guerre ».

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