Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Le vote sur un recours à la force en Libye n’a pas fait l’unanimité dans l'enceinte onusienne. Le texte a été adopté par 10 voix contre 5. Certes, ni la Russie, ni la Chine n’ont posé leur veto, mais les deux pays se sont abstenus tout comme l’Inde, le Brésil et l’Allemagne qui ,elle, s’est inquiétée d’un possible enlisement dans un conflit meurtrier.
La coalition emmenée par la France et le Royaume-Uni a mis en avant l’urgence à prendre de vitesse les forces du colonel Kadhafi alors que le responsable libyen à l’ONU mettait en garde contre un massacre si le bastion de l’opposition Benghazi, devait tomber.
La résolution va plus loin que la zone d’exclusion aérienne demandée par la Ligue arabe. Le texte ouvre la voie à des frappes aériennes. Cela a été confirmé par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé
La résolution renforce l’embargo sur les armes et étend le gel des avoirs financiers à la Banque centrale de Libye et à la compagnie nationale pétrolière. Ibrahim Dabbashi, le représentant adjoint de la Libye à l’ONU ne doute pas que ces mesures vont changer le rapport de force en faveur de l’opposition.
Concrètement, ces frappes pourraient intervenir dès les prochaines heures, menées par une coalition qui comprendra la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis mais également deux pays arabes, le Qatar et les Emirats Arabes Unis.
Pas question en revanche de débarquer des soldats en Libye. Le texte de la résolution exclut une force d’occupation en Libye. La zone d’exclusion aérienne ne sera pas appliquée sur l’ensemble du territoire libyen mais sans doute dans des zones limitées, notamment autour de Benghazi pour donner une zone sûre à l’opposition à partir de laquelle elle pourrait mener la contre-offensive contre le colonel Kadhafi.
Réactions
L'UE se dit prête à mettre en oeuvre la résolution des Nations unies, l'Italie s'est proposé de mettre à disposition ses bases aériennes, et le Canada va envoyer six avions de chasse.