Tripoli pavoise, à Benghazi l'inquiétude grandit

Les habitants de Benghazi redoutent de plus en plus un assaut sur la ville. Mercredi soir, Mouammar Kadhafi a annoncé « une bataille décisive » pour conquérir Misrata à 150 km à l'est de Tripoli, tandis que son fils Saïf al-Islam promettait que « tout serait terminé dans les 48 h ». Enfin, le régime libyen s'en est pris directement à Nicolas Sarkozy, en affirmant avoir financé sa campagne électorale en 2007.

Avec nos envoyés spéciaux

En écho aux propos de son père, qui affirmait quelques heures plus tôt, que « la Libye serait bientôt purgée des rats et des chiens égarés », Saïf al-Islam a promis dans une interview à la chaine de télévision ITN que « tout serait terminé dans les 48 h ».

Selon des témoins, des explosions ont été entendues encore hier mercredi toute la journée dans et autour de la ville stratégique d’Ajdabiya. L’un des médecins de l’hôpital a affirmé avoir reçu 26 morts ces deux derniers jours.

Guerre psychologique

Pour ajouter sans doute, à la guerre psychologique, la télévision nationale libyenne a annoncé hier soir que les chefs des deux grandes tribus de Benghazi, les Tarhuna et les
Warfallah, avaient affirmé leur allégeance au régime de Tripoli. Ces informations n'ont pas pu être confirmées, mais elles ont incontestablement un impact dans ce pays où le poids des autorités traditionnelles est encore très important.

A Benghazi, la situation était calme hier, mais tout le monde craint, évidemment, l’imminence de l’assaut final promis par Tripoli. Le Comité International de La Croix Rouge a évacué son personnel en direction de Tobrouk, la dernière grande ville avant la frontière égyptienne.

Au fil des heures, de plus en plus de voitures, chargées de bagages, ont franchi le poste frontière libyen en direction de l’Egypte. Beaucoup de femmes et d’enfants, des familles qui ont un point de chute en Egypte et qui ont les moyens de se mettre à l’abri. A l’intérieur, personne ne sait de quoi les prochaines heures seront faites.


Le clan Kadhafi annonce avoir financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007

Dans un entretien accordé à la chaîne Euronews, Saïf al-Islam Kadhafi affirme « c'est nous qui avons financé la campagne de Sarkozy, la première chose que nous demandons à ce clown c'est de rendre l'argent au peuple libyen ».

Saïf al-Islam Kadhafi prétend être en possession de documents attestant de ces transferts d'argent. Des documents qu'il menace de publier. Nicolas Sarkozy avait pourtant déroulé le tapis rouge à Paris pour le colonel Kadhafi en 2007. La visite du vieux guide, avec sa tente plantée dans le parc de l'hôtel Marigny, avait fait couler beaucoup d'encre.

Mais le clan Kadhafi en veut à Paris car le président français est le seul chef d'Etat à avoir reconnu le Conseil national de la transition (CNT), comme seul représentant légitime du peuple libyen.

Mercredi, l'Elysée a fermement démenti que le chef d'Etat français ait reçu des fonds libyens.

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