Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La dissolution de « Mabahess Amn el Dawla » a été bien accueillie par l’opinion publique égyptienne et surtout par le courant islamiste. Ce dernier était en effet devenu la cible principale de cette police politique depuis l’accession de l’ex-président Moubarak au pouvoir en 1981.
C’est cette police qui a procédé aux milliers d’interrogatoires souvent musclés de Frères musulmans sans oublier les prisonniers envoyés par les Américains pour que des informations leur soient arrachées par la torture. Les Amn Dawla avaient aussi des dossiers sur tout le monde, des hommes d’affaires aux politiciens en passant par les journalistes.
Cinquante officiers arrêtés
Des dossiers que les Amn Dawla cherchaient à détruire quand leurs quartiers généraux ont été attaqués il y a une dizaine de jours par des manifestants. Le chef de la police de la Sécurité de l’Etat ainsi qu’une cinquantaine d’officiers ont été arrêtés et sont interrogés au sujet des violences contre les révolutionnaires.
Les Amn Dawla seront remplacés par une « Force nationale de sécurité » chargée de défendre le « front intérieur » et de combattre le terrorisme. Après les islamistes, les contre-révolutionnaires pourraient être la nouvelle cible.