Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
On est dans une situation extrêmement volatile, qui change d’un moment à l’autre. Par exemple, fin d’après-midi de ce mercredi 9 mars 2011, l’armée est intervenue place Tahrir pour déloger les manifestants, qui occupaient le centre de la place depuis vendredi soir. L’armée a arraché les tentes et les manifestants ont été repoussés en dehors du rond-point.
Quelques heures auparavant, il y avait ces accrochages entre les manifestants qui occupaient la place et ceux qui voulaient les déloger. Les premiers exigeaient en fait, le limogeage de tous les responsables qui avaient été nommés par l’ancien régime, tandis que les seconds voulaient une sorte de retour à la normalité. Effectivement, les accrochages ont été assez violents, puisque les deux parties ont fait usage de pierres, de gourdins et même d’armes blanches. En tout cas selon certains témoins.
En fait, on est dans une situation où les manifestants pourraient revenir sur la place centrale d’un moment à l’autre, puisqu’ils se trouvent toujours à la périphérie de la place Tahrir, et l’armée n’a pas dressé de barrage pour les en empêcher. La seule chose qui soit normale au stade actuel, c’est un retour de la circulation automobile, même s’il est un peu chaotique.