Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La rencontre d’Alain Jupé avec des jeunes représentant la révolution de janvier est une première, un dialogue à bâtons rompus qui a duré une bonne heure et où les deux parties ont cherché à se comprendre.
Une compréhension qui, pour Alain Jupé, concernait surtout la vision de l’islam. « C’est vrai que nous nous sommes peut-être laissés intoxiqués dans les années passées, quand on nous disait ' les régimes autoritaires en place sont le seul rempart contre l’extrémisme '. C’est là-dessus qu’il faut faire la lumière par le dialogue », a déclaré le chef de la diplomatie française. Et d'ajouter : « En tout cas, vous m’avez dit que très souvent les ministres ne rencontraient que leurs homologues dans leurs voyages officiels. Je crois vous avoir montré ce matin que je souhaitais aussi avoir un contact avec la société civile ».
Que pensent les révolutionnaires de la rencontre ? « C’est bien, simple, direct, clair et très utile », dit un écrivain. Un autre Egyptien explique : « Aujourd’hui dans le monde arabe, on vit un nouveau monde. Il y a 70 % de la population égyptienne de moins de 30 ans, avec de nouveaux modes de pensées, de nouveaux systèmes de mœurs, de nouveaux systèmes de valeur. Aujourd’hui, on a besoin tout simplement de la compréhension. »
Les préoccupations ne sont peut être pas les mêmes mais le dialogue est engagé avec la base et non plus seulement avec le sommet.