La nomination d'Essam Charaf va-t-elle satisfaire les révolutionnaires de la place Tahrir ? L'homme, comme l'explique le professeur de sciences politiques Mustafa Kamel el Saïd a d'abord une qualité essentielle : « Il faut signaler que Essam Charaf est un civil ! ». Contrairement à son prédécesseur, Essam Charaf, professeur à la faculté d'ingénierie du Caire, n'est donc pas un ancien militaire. Mais ce n'est pas son seul atout ajoute Mustafa Kamel el Saïd : « Il a une bonne réputation et est un homme honnête. C’est aussi un technocrate ».
Essam Charaf a acquis sa réputation d'homme intègre pendant son court passage au
gouvernement, de juillet 2004 à fin décembre 2005, explique notre interlocuteur : « Il était alors ministre des Transports mais n’est pas resté très longtemps (au gouvernement)… Le fait qu’il a quitté son poste parce que ses idées n’étaient pas acceptables pour Gamal Moubarak lui donne, je pense, une bonne réputation au sein de l’opinion publique en Egypte ».
Essam Charaf, qui ne sera, en principe, qu'un Premier ministre éphémère, le temps de la transition, est chargé de nommer une nouvelle équipe gouvernementale. Les manifestants réclament un gouvernement composé uniquement de civils, de technocrates et de personnalités qui n'ont surtout aucun lien ni avec le monde des affaires, ni avec l'ancien régime.