Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le nouveau Premier ministre égyptien Essam Charaf s’est rendu ce vendredi 4 mars sur la place Tahrir pour se faire légitimer par les manifestants. Un geste sans précédent dans l’histoire égyptienne et largement salué par la foule.
Quand Essam Charaf est arrivé sur la scène réservée aux orateurs, la foule avait été chauffée par un haut responsable de la confrérie des Frères musulmans et ancien député : Mohamad el Beltagui.
Le Premier ministre a commencé par rendre hommage aux « martyrs et blessés » et « à tous ceux qui ont participé à la révolution ». « C’est de vous que je tire ma légitimité » a-t-il déclaré à la foule avant de s’engager à « déployer tous les efforts pour répondre aux revendications » des manifestants de Tahrir.
Bientôt la constitution d'un gouvernement
Aux cris « le peuple veut renverser la police de la sécurité de l’Etat », Essam Charaf a répondu qu’il voulait construire une Égypte « libre » et où « la police sera au service du peuple ».
La foule a exigé qu’il prête serment devant elle mais le Premier ministre ne s’est pas plié à cette revendication. Ce geste aurait pu être mal interprété par le conseil suprême des forces armées, devant lequel Charaf a déjà prêté serment.
Après ce coup d’éclat, il doit encore constituer son gouvernement, une tâche qui est loin d’être simple. Un collectif représentant « les jeunes de la révolution » a confié à Charaf une liste de personnalités parmi lesquelles choisir.