Pour les contestataires, le maintien d’Ahmad Chafic à la tête du gouvernement était surtout la preuve des efforts du régime pour survivre à la chute du clan Moubarak. Le raïs l’avait nommé quelques jours à peine avant de démissionner le 11 février dernier. Et tout comme le général Omar Soleimane, qu’Hosni Moubarak s’était adjoint comme vice-président face à la contestation, Ahmad Chafic avait d’ailleurs été avant le 25 janvier cité comme l’un des très rares candidats possibles à la succession d’Hosni Moubarak au cas où son fils Gamal aurait finalement été écarté par la vieille garde militaire.
Ces scénarios balayés par la révolte populaire, Ahmad Chafic conservait une aura de respectabilité pour son passage à la tête de la compagnie Egypt Air dont il avait redressé les finances. Et même ses adversaires lui prêtaient un certain charisme. Finalement, le Conseil suprême des forces armées a décidé d’organiser sa sortie de scène en faisant entrer à sa place le professeur Essam Charaf, un ingénieur également ancien ministre des Transports entre 2004 et 2006, avant de revenir à l’enseignement. Essam Charaf avait rallié la place Tahrir début février.