Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Sarah Tisseyre
Courtenay Griffiths, avocat principal de Charles Taylor, assurait lundi mettre la dernière main à sa plaidoirie finale. Lui qui avait boycotté le réquisitoire du procureur, il y a un mois, et refusé de plaider dans la foulée, devrait donc regagner sa place à l’audience ce mercredi.
Il faut dire que le bras de fer qui l’opposait aux juges est réglé. Souvenez-vous, la défense reprochait aux juges d’avoir refusé de lire la version écrite de sa plaidoirie, au motif que le document était parvenu avec retard. Depuis, une chambre d’appel a contraint les juges à lire ces centaines de pages, dans l’intérêt des droits de l’accusé.
Les avocats de Charles Taylor, qui ont obtenu gain de cause, vont donc pouvoir prendre la parole aujourd’hui et demain. Objectif : contredire le procureur, qui accuse Taylor d'avoir entretenu la guerre civile en Sierra Leone et couvert les crimes des rebelles du RUF pour faire main basse sur les diamants de ce pays.
Selon ses avocats, Charles Taylor a au contraire usé de son influence pour tenter de pacifier la région à l’époque. Ils présentent leur client comme un bouc émissaire, victime d'un procès politique, et des puissances occidentales.
Après la plaidoirie de la défense, les deux parties auront vendredi, deux heures chacune, pour répondre une dernière fois aux arguments du camp adverse, puis les juges se retireront pour décider du sort de Charles Taylor. Verdict dans 4 à 6 mois.