Procès Taylor : la défense refuse de prononcer sa plaidoirie finale

Le procès de l'ancien président du Liberia Charles Taylor, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Sierra Leone, a été ajourné à vendredi suite au boycott  par l'accusé et son avocat de l'audience prévue ce mercredi 9 février pour la plaidoirie. Charles Taylor est le premier chef d'Etat africain poursuivi par la justice internationale. Le jugement est attendu mi-2011.

Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Sarah Tisseyre

Toujours pas de Charles Taylor à l'audience ce mercredi matin. Il a refusé de quitter sa prison et fait savoir qu'il renonçait à son droit de comparaître. Avec ses avocats, qui devaient à l'origine prononcer ce mercredi leur plaidoirie finale, il a choisi la politique de la chaise vide depuis le réquisitoire mardi.

La défense est en colère. Elle proteste car les juges ont refusé de lire le volumineux rapport qui résume ses arguments, au motif qu’il leur est parvenu avec retard. Pour maître Griffiths, ce refus des juges compromet le droit de son client à un procès équitable. Car les juges ont en revanche accepté de prendre en considération le document résumant les conclusions de l'accusation, qui, lui, est arrivé dans les temps.

« Vous savez, raille l'avocat, cette décision des juges à notre égard, c'est simplement une façon de montrer que ce sont eux qui dirigent la Cour, pas Charles Taylor ».

Au bout de trente minutes, l’audience de ce mercredi matin a, en tout cas, été ajournée. Mais la défense prévient qu’elle ne sera pas non plus au nouveau rendez-vous fixé demain jeudi. Elle veut d’abord faire appel pour contraindre les juges à lire ces fameuses centaines de pages qu’elle a rédigées à l’appui de sa plaidoirie.
 

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