Avec notre envoyée spéciale à La Haye,
« L’accusation a fait de ce procès l’expression d’un néo-colonialisme du XXIe siècle », dénonce Me Courtenay Griffiths, l’avocat principal de Charles Taylor. « C’est un procès politique », dit-il.
La preuve, pour lui, c’est ce télégramme diplomatique rédigé par l’ambassadeur américain au Liberia, il y a deux ans, et révélé par WikiLeaks. Le diplomate écrit que la communauté internationale devra empêcher Taylor de revenir déstabiliser le Liberia, au cas où il serait acquitté à La Haye. Penser, par exemple à des poursuites judiciaires contre lui aux Etats-Unis.
La défense estime, par ailleurs, que le procureur n’a pas su démontrer le soutien de Taylor aux rebelles de RUF, question qui est cœur même du procès. « On a voulu faire diversion, martèle Me Griffiths. On nous a parlé des évènements au Liberia, on nous a fait venir Naomi Campbell », mais la seule vraie question de ce procès est de savoir si Charles Taylor est responsable des crimes commis en Sierra Leone.
Pour l’avocat c’est simple, il n’y a pas de preuve. Il bandit un courrier de l’ancien patron de la mission de l’ONU au Liberia en 2000. L’homme expliquait, à l’époque à ses supérieurs à l’ONU, ne pas avoir la preuve que Charles Taylor ait fourni armes et munitions au RUF en échange de diamants.