C’est sur la voie express, près du carrefour dit « du Banco », que la manifestation des femmes en soutien à Alassane Ouattara a été dispersée par les forces de défense et de sécurité. Elles ont ouvert le feu sur le rassemblement, faisant « au moins six morts » et « beaucoup de blessés, certains par balles et d’autres victimes de la bousculade », rapporte l’Agence France-Presse sur la foi de témoignages qu’elle a recueillis.
L’agence de presse Reuters avance, elle, le chiffre de « dix morts », toujours selon des témoins. A l’Hôtel du Golf, on affirme à RFI que le bilan est de « huit morts ». Pas encore de bilan en revanche du côté du gouvernement de Laurent Gbagbo qui était réuni en Conseil des ministres au moment des faits.
Ce nouvel embrasement d’Abobo met fin, en tout cas, à une période d’accalmie de trois jours, étant rappelé que ce fief d’Alassane Ouattara avait été, la semaine dernière, le théâtre de violents affrontements à l’arme lourde entres Forces de défense et de sécurité (FDS) et partisans d’Alassane Ouattara.
Le Haut commissaire aux droits de l'homme s'est dit « extrêmement préoccupé » par l'escalade de la violence en Côte d’Ivoire. Les Etats-Unis ont accusé Laurent Gbagbo de « faillite morale », à la suite des incidents de ce jeudi. Ces nouvelles victimes ne figurent pas dans un bilan de l'ONU qui fait état de cinquante personnes tuées au cours de la semaine écoulée en Côte d'Ivoire, portant à 365 le nombre de morts depuis mi-décembre.