Abidjan aux deux visages. Le jour, la ville, en apparence, offre son aspect habituel. La nuit venue, les Abidjanais se claquemurent, et le pouls d’Abidjan by night ne bat plus la chamade.
Dans la journée, les files d’attente s’allongent devant les banques. Réquisitionnées par le gouvernement de Laurent Gbagbo, les filiales des groupes bancaires étrangers rouvrent progressivement leurs portes. Mercredi, la BICICI, du français BNP-Paribas. Ce jeudi matin, en principe, la SGBCI, de la Société générale. Après des heures d’attente, les clients palpent enfin leurs billets.
Mais la nuit, c’est la tension qui est palpable. A Yopougon ou Koumassi, des tirs d’armes automatiques réveillent parfois les populations. Ici ou là, on signale des incidents intercommunautaires. Depuis trois jours, en revanche, Abobo reprend son souffle. Ce fief d’Alassane Ouattara est toujours aux mains de ses partisans, tout comme le centre de Bassam, sur la côte Est.
Ainsi va la vie dans l’agglomération d’Abidjan et ses alentours. Sous la lune, sous le soleil, la ville et ses faubourgs vivent en tout cas comme coupés de leur ferveur légendaire.