Avec notre envoyé spécial à Benghazi,
Ils ont entre dix huit et trente ans, et ils se bousculent pour gagner le petit bureau, et se faire enrôler pour participer à une éventuelle opération militaire pour libérer Tripoli.
« Je n’ai pas hésité une seconde » nous a dit Abdel Hamid Moktar, fier de sa décision. Son ami Ashaf Mohammed, un étudiant de 21 ans, est prêt lui aussi à mourir en martyr. « Pour ma patrie et pour ma religion, je suis prêt. Les jeunes veulent aussi venger tous les étudiants de Benghazi qui ont été sauvagement exécutés ou même pendus en public à l’université au cours des quatre dernières décennies».
A la caserne Salar Bournes, mobilisée pour la maintenance des armes, le général Youssef Logéli n’a pas peur des forces spéciales d’élite surarmées de Kadhafi. « Cela ne nous dissuade plus, car même quand il n’est pas attaqué Kadhafi tire sur les civils, il faut que cela cesse », explique le général. Les volontaires reçoivent une préparation militaire de dix jours pour les introduire au maniement d’armes légères et moyennes.
Certains Libyens veulent rester dans leur pays pour combattre, d'autres, en revanche, fuient. Ils sont des milliers à le faire - une situation de crise qui a poussé le Haut Commissariat aux réfugiés à lancer un appel urgent. Appel aux gouvernements pour l'évacuation de ces réfugiés. Des Libyens, donc, et des Egyptiens, également qui tentent d'entrer en Tunisie, pays où l'Italie va envoyer une mission d'aide humanitaire.