Avec notre correspondante à New York, Alexandra Geneste
C’est un appel au secours qui a ému l’ensemble des diplomates : « S'il vous plaît, Nations unies, sauvez la Libye. Qu'il n'y ait pas d'effusion de sang, pas de tueries », a imploré l’ambassadeur libyen devant les 15 pays-membres après avoir dénoncé des « exactions » commises dans son pays.
Mohammed Shalgham, qui avait évoqué en début de semaine son amitié avec le colonel Kadhafi et son refus de le trahir, a appelé le Conseil de sécurité à adopter une « résolution courageuse ». Une démarche qui a recueilli les applaudissements et félicitations des diplomates arabes et africains présents.
Le Secrétaire général de l’ONU, lui-même, a parlé d’un moment historique. Ban Ki-moon, qui a cité un bilan de plus de 1 000 morts en Libye, a exhorté le Conseil à prendre des mesures décisives. « Une perte de temps signifie une perte de vies humaines » a-t-il insisté.
Le projet de résolution qu’examinait le Conseil et qui devrait être adopté ce samedi 26 février, estime que la Cour pénale internationale devrait enquêter sur les violences en Libye, et prévoit plusieurs sanctions : un embargo sur les armes ainsi que sur les voyages du leader libyen et de 21 membres de sa famille et de son gouvernement, et un gel de ses biens et avoirs financiers.
Et si l'ONU l'autorise, l'espace aérien de la Libye pourrait être contrôlé par des avions radars de l'OTAN, empêcher le bombardement des opposants. L'Alliance atlantique et l'Union européenne se concertent également sur l'évacuation des expatriés. Plusieurs navires sont attendus à Malte, le pays européen le plus proche de la Libye.