Doit-on demander aux Casamançais s’ils veulent être indépendants ? Et les soumettre à un référendum d’autodétermination, comme le suggère Ansoumane Badji, dans une lettre adressée à l’Union africaine ?
Pour plusieurs acteurs de la société civile joints par RFI, la question paraît « anachronique », voire « en déphasage » avec les aspirations des populations. Le gouvernement est aussi formel : un référendum n’est pas envisageable.
« La situation en Casamance n’est en rien comparable à celle du Sud-Soudan », écrit Moustapha Guirassy, le porte-parole du gouvernement, dans une livraison du Soleil. « Le Soudan n’a pas adopté un contrat social comme celui du Sénégal autour du tryptique laïcité, démocratie et liberté d’opinion et de culte », ajoute-t-il. Et de conclure : « Nous espérons que ce moment d’égarement de ceux qui parlent d’autodétermination n’est qu’une manière de dire l’urgence de rejoindre la paix des braves et se retrouver dans la cohésion nationale ».
La question se polarise surtout autour de la reprise d’un processus de paix, suspendu depuis 2005. Ces derniers mois, les accrochages entre l’armée et les rebelles sont fréquents et meurtriers.
Pour atténuer cette instabilité, le président sénégalais a récemment demandé à son gouvernement de mettre en place un programme de réinsertion destiné aux anciens rebelles indépendantistes.