Quatre ans après le décès de l’abbé Diamacoune, le pluriel s’impose plus que jamais pour décrire le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance. Différentes ailes politiques. Plusieurs groupes militaires.
« L’abbé Diamacoune était le chef charismatique du MFDC. Après sa disparition, chacun est parti de son côté », explique Ibrahima Yaffa, le président de la convention des « socio-cultures » de Casamance.
Cet éclatement semble avoir vidé une partie du maquis de sa substance idéologique. « On a le sentiment que beaucoup de combattants ne cherchent plus l’indépendance de la région, analyse Moussa Cissé, le secrétaire général du collectif des cadres casamançais. Ils continuent simplement à porter les armes parce qu’ils ne parviennent pas à négocier avec l’Etat. »
A Ziguinchor, des acteurs de la société civile déplorent les braquages et les vols de bétail dans les villages.
Plusieurs sources mettent en cause la responsabilité des autorités sénégalaises dans le blocage du processus de paix… et accusent le pouvoir d’avoir joué la stratégie du pourrissement.
Mais si certaines parties du maquis, lassées du conflit, veulent aller à des négociations, d’autres ont manifesté de véritables gestes d’hostilité envers l’armée ces derniers temps. « Certains cantonnements font preuve d’une audace nouvelle, estime un observateur local. Ils semblent disposer d’équipements qu’ils n’avaient pas jusqu’ici. »