Sur la place Tahrir, l’annonce de l’augmentation des salaires et des retraites a été accueillie dans l’indifférence. La raison est simple. Les manifestants sont majoritairement des chômeurs et des étudiants et non des salariés. Quant aux retraites, ils en sont bien loin puisque la plupart d’entre eux sont des moins de trente ans.
En fait, la cible visée par le gouvernement est les dix millions de salariés de l’Etat et les retraités, ceux que le gouvernement appelle la majorité silencieuse. Une manière pour le pouvoir de creuser le fossé entre ceux qui travaillent et ceux qui manifestent.
Les médias étatiques n’oublient pas d’illustrer à chaque occasion comment les manifestations perturbent la vie quotidienne de millions d’Egyptiens et portent atteinte à l’économie, donc aux revenus de l’Égyptien moyen. Les plus touchés aujourd’hui sont les travailleurs temporaires liés au tourisme et qui commencent à être congédiés en masse. Si les touristes continuent à éviter l’Egypte, ils pourraient devenir des millions au chômage et sans revenus.