Cette édition 2011 du Forum social mondial (FSM) est placée sous le thème des «crises du système et des civilisations». Mais cet intitulé ne suffit pas à rendre compte du foisonnement de débats qui auront lieu dans la capitale sénégalaise : accès à l’eau, politiques migratoires, coopération sud-sud, changement climatique, etc. Plusieurs centaines de réunions ou d’activités sont prévues.
Après «l’année globale d’action» de 2010, le rendez-vous altermondialiste reprend cette année une forme plus classique, en un seul lieu. Le Forum revient par ailleurs en Afrique : les questions liées au développement du continent auront donc une place de choix. Les événements de Tunisie et d’Egypte seront largement débattus.
En 2006, Bamako avait été l'un des trois sites (avec Caracas et Karachi) qui avait co-organisé un FSM «polycentrique». C’est donc la première fois que l’Afrique francophone accueille la totalité du Forum social mondial. Certains participants parlent de «test», d’autres d’une «opportunité» qui permettra d’accélérer l’organisation du mouvement social africain.
Jacob Kotcho, de l’ONG camerounaise Association citoyenne de défense des intérêts collectifs, pense de son côté que cela va faciliter la présence des organisations africaines à la rencontre, et rendre possible, du coup, un échange plus large de pratiques : « Chaque fois que nous sommes allés au Forum avec des paysans, explique-t-il, ils avaient à leur retour une autre façon de s’exprimer, de revendiquer. Que le Forum se déplace chez nous en Afrique francophone va démultiplier cet effet là ».