Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La nomination d’un vice-président pour la première fois depuis l’arrivée de Hosni Moubarak au pouvoir change la donne du point de vue du régime. La Constitution actuelle confie automatiquement le pouvoir au vice-président en cas de vacance du poste suprême. Cela veut dire qu’en cas d’assassinat, de mort naturelle ou d’incapacité temporaire ou définitive du président, le vice-président prend automatiquement le pouvoir. De quoi assurer une transition en douceur de la présidence.
Par ailleurs, la nomination du général Omar Souleimane au poste de numéro 2 en fait un candidat potentiel pour la présidence de la République. Une nomination qui arrive à points nommés puisque l’élection présidentielle est prévue avant la fin de l’année.
Si le président Moubarak, 83 ans, décidait de ne pas briguer un sixième mandat, son vice-président devient le candidat le plus logique pour le parti au pouvoir. Or Omar Soleimane a l’absolue confiance de Hosni Moubarak qui confie à l’homme des services secrets, les missions les plus délicates.
De là à en faire un dauphin, il n’y a qu’un pas. Un choix qui écarte Gamal Moubarak, le fils du raïs Gamal Moubarak qui, selon certaines rumeurs, pourrait même quitter son poste au sein du parti au pouvoir.
Cette amorce de transition tranquille n’a pas apaisé les esprits. « Ni Moubarak, ni Souleimane » scandaient hier des manifestants en colère, et l'opposant Mohamed al-Baradei, ancien patron de l'Agence internationale de l’énergie atomique a de nouveau appelé le président Moubarak à partir « sans délai pour le bien de l'Egypte ».