Malgré les promesses de Ben Ali, les Tunisiens de nouveau dans la rue

«Non à Ben Ali!» : des milliers de manifestants ont de nouveau exigé vendredi 14 janvier, à Tunis comme dans plusieurs régions du pays, le départ immédiat du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Ce dernier avait pourtant proposé, jeudi soir, de libéraliser la vie politique et de rétablir une totale liberté d'expression, promettant également de quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014.

A la mi-journée les forces de sécurité restaient toujours à l’écart de la manifestation, du jamais vu en Tunisie. Les forces de l’ordre ne chargaient pas la foule, alors que ces derniers jours, ça a été systématiquement le cas. Mais surtout le fait que jamais il n’y avait eu de manifestation autorisée sur l’avenue Bourguiba et devant le ministère de l’Intérieur.

Le symbole est très fort. Les Tunisiens le disent tous : c’est du jamais vu puisque c’est dans ce même ministère que les gens sont arrêtés et interrogés.

D’ailleurs beaucoup comparent ce qui se passe aujourd’hui à la prise de la Bastille en France, en disant que finalement c’est une sorte de révolution pour la Tunisie, d’avoir tant de gens qui osent dire tout haut qu’ils ne veulent plus du président Ben Ali. Les gens scandent : « Du pain, de l’eau, Oui. Mais non à ben Ali ». Ils disent aussi : « Ben Ali, assassin, Ben Ali doit partir ». Ils chantent l’hymne national.

Depuis plusieurs heures maintenant, ils sont en fait plusieurs milliers, cinq mille, peut-être dix mille… à défiler pacifiquement sur cette avenue.

C’est une marche populaire. Toutes les catégories sociales et d’âges sont représentées, et globalement toutes les personnes que RFI a interrogées demandent le départ de Ben Ali, mais aussi et surtout des élections anticipées.

Pour eux 2014, c’est trop loin. Ben Ali était là pour trop longtemps. Tous disent également que les promesses d’hier ne vont pas assez loin, et ont du mal à y croire. Ils pensent que c’est une mascarade. Ils disent que le président n’a pas compris que les problèmes sont plus profonds, qu’il ne s’agit pas du prix du pain et de la libéralisation des médias, mais qu’il faut beaucoup plus, qu’il faut qu’il parte, et qu’il faut des élections anticipées et un gouvernement d’union nationale.
 

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