La situation s’est considérablement dégradée à Jos ce dimanche 26 décembre. La partie nord de la ville, précisément le quartier de Unguwan Rukuba, a été le théâtre de violents affrontements. Les échanges de coups de feu ont duré plus de six heures entre la partie à dominante chrétienne et la zone où réside une majorité de musulmans.
A la mi-journée, des chars de militaires sont arrivés sur place, ont tiré en l’air, ont lancé des bombes lacrymogènes pour calmer les populations déchaînées. Quatre autres endroits de la ville ont également été incendiés et des dizaines de femmes et d’enfants se sont réfugiés dans des édifices publics.
A la nuit tombée, la ville a retrouvé son calme mais la tension est palpable. Seuls les militaires et les forces de police circulent sur les principaux axes routiers et les populations ont déserté les endroits publics.
Les autorités ne se sont pas exprimées sur l’origine de ces nouvelles violences, mais un jeune chrétien avec lequel RFI a discuté ce dimanche matin a reconnu qu’ils avaient lancé les hostilités pour se venger des attaques à la bombe à la veille de Noël.
Affrontements à répétition
Vendredi, la veille de Noël, Jos été la cible d'une série d'attaques au moins une cinquantaine de personnes sont mortes et 74 blessées. Des affrontements de plus en plus violents qui sont généralement attribués au groupe Boko Haram, qui se présente comme les talibans du Nigeria.
Pour Daniel Bach, chercheur au CNRS et spécialiste du Nigeria, ces évènements sont l'illustration de différends qui ne sont pas uniquement religieux.