La façade de l’église de Gada Biu est parsemée d’impacts. C’est dans ce quartier majoritairement chrétien qu’une partie des explosions à la bombe ont eu lieu à la veille de Noël.
« Ca, ce sont des restes humains. Explique Emmanuel, 40 ans, un habitant du quartier. On était là, ce vendredi soir, pour les aider. Certains pleuraient, ont perdu leurs jambes, d’autres sont morts sur le coup. Les assaillants ce sont les Haoussas. Ils sont musulmans et sont venus avec leurs marchandises pour les vendre sans que l’on sache qu’ils avaient des explosifs. Après les avoir posés, ils sont partis. On a eu six explosions l’une après l’autre ».
Choqués et en colère, les habitants scrutent les corps qui gisent ca et là avec pour certains les yeux remplis de haine. Un Noël macabre qui ne passe pas du tout. « C’est un génocide humain, explique un homme. Ici c’est un marché, c’est terrible, on n'a jamais vu une telle chose dans notre vie ».
« Non, non, non ! S’exclame un autre habitant. C’est la dernière fois qu’on laisse faire. Si on continu comme cela, qu’est ce qui va se passer ? Et bien on pourra exercer des représailles, utiliser le feu contre le feu. Ca on peut le faire et sans doute que ce sera efficace ».
Selon un bilan établit par RFI en arpentant les quartiers et les hôpitaux, au moins 50 personnes ont trouvé la mort dans ces attentats et plus de 70 ont été blessées.