La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé samedi enquêter sur des comptes à l'étranger du président soudanais Omar el-Béchir, pouvant atteindre la somme totale de neuf milliards de dollars. Le télégramme, publié par le quotidien britannique partenaire de WikiLeaks, The Guardian, cite le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
« Ce sont des informations que nous essayons de confirmer, nous ne l'accusons pas », a précisé le procureur, dont le tribunal a délivré en mars 2009 un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest du Soudan). Depuis juillet, le président soudanais est également soupçonné de génocide.
« Ocampo a suggéré que s'il était révélé que Béchir ait caché de l'argent, cela pourrait retourner l'opinion publique soudanaise contre lui. Il passerait alors de croisé à voleur », souligne le télégramme diplomatique.
Un responsable soudanais et le groupe bancaire britannique Lloyds Banking Group, qui serait impliqué dans cette affaire selon le document diplomatique, ont démenti ces accusations. « C'est le type de mensonge d'Ocampo, c'est un menteur. Il n'a aucune preuve. Je peux vous assurer que le président n'a aucun compte bancaire, à l'intérieur comme à l'étranger », a déclaré Rabie Abdul Atti, un responsable du parti du Congrès national (NCP) du président Béchir.