Pour ces cérémonies du cinquantenaire, le président François Bozizé a jugé bon d'inviter son puissant voisin Omar el-Béchir. Or le président soudanais est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes présumés au Darfour.
La Centrafrique a ratifié le statut de la CPI qui a même ouvert un bureau à Bangui. Au regard de ses engagements internationaux, Bangui devrait donc théoriquement procéder à l'arrestation du chef de l'Etat soudanais.
Théoriquement, puisqu'à Bangui on rappelle que l'Union africaine a décidé que les Etats membre de l'organisation continentale n'étaient pas obligés de se conformer à cette obligation de coopérer.
Qu’Omar el-Béchir vienne ou ne vienne pas, son invitation place en tout cas la France dans une position bien embarrassante. Paris tient à se montrer aux côtés des Centrafricains pour la commémoration de leur indépendance mais dans le même temps, la France ne veut pas avoir l'air de négliger les grands principes de la justice internationale.
Le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a décidé de ne pas annuler son déplacement à Bangui. Est-il prêt à assister au défilé à la même tribune que le président el-Béchir ? Mardi soir, le ministère français des Affaires étrangères ne donnait pas de réponse claire.