Madagascar : les opposants au référendum ne désarment pas

Les trois mouvances des anciens présidents malgaches restent solidaires face au régime d’Andry Rajoelina. Refusant toujours de cautionner le processus de sortie de crise initié depuis août 2010, ils dénoncent désormais le manque de démocratie dans le pays. En cause : la mise sous mandat de dépôt de 21 personnes, dont Fetison Rakoto Andrianirina, principal représentant du président évincé Marc Ravalomanana, à l'issue des échauffourées qui se sont déroulées mercredi 10 novembre 2010 après l’interdiction, au dernier moment, d’un meeting. Pour l’opposition, il s’agit d’un manque de liberté d’expression.

A l’approche du référendum de mercredi prochain, on ne parle pas beaucoup de la valeur du texte constitutionnel. L’opposition radicale boycotte le scrutin et ce qui fait débat se sont bien les pratiques politiques du régime de transition.

« Nous ne pouvons plus accepter cette instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes. Explique un ancien député pro-Ravalomanana. Nous demandons à ce que la démocratie soit respectée à Madagascar puisque c’est sur ce point que les autorités actuelles se sont engagées quand elles ont lancé leurs manifestations populaires à partir de janvier 2009. Actuellement cette démocratie, qu’elles mettent en avant, elles la bafouent ».

Andry Rajoelina s’était soulevé pour défendre la liberté d’expression mais désormais à la tête du pays et face à la crise qui perdure, il laisse aujourd’hui peu de place aux voix dissonantes. Son message est qu’il faut aller de l’avant, qu’il faut en finir avec la transition. Ses adversaires y voient surtout une manière de se maintenir au pouvoir.

« La tension est à son comble et nous essayons de retenir nos partisans, explique un membre de l’opposition. Afin de ne pas aboutir à un dérapage qui nous serait négatif. Donc nous essayons de maintenir tant bien que mal une certaine discipline au sein de nos partisans ».

Ce week-end les trois mouvances n’ont pas prévu de meetings mais l’ancien Premier ministre Roindefo Monja compte bien réunir du monde pour lui aussi dénoncer la tenue du référendum.

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