La nouvelle donne sécuritaire au Niger n’a pas bouleversé le travail des humanitaires, mais elle n’est pas sans impact. « Nous faisons très attention, confie un chef de projet, même si cela ne se voit pas ». Médecins sans frontières (MSF) Suisse a ainsi reporté une mission exploratoire pour un projet d’assistance aux migrants, qui devait avoir lieu à Dirkou, dans la région de Bilma au nord-est. Sinon, l’essentiel des activités de l’ONG centrées sur Maradis, Zinder et Tawa, n’a pas été affecté.
Patrick Barbier, chef de mission pour la section suisse de MSF confirme cette tendance : « C’est évident qu’on est tout à fait conscient et précautionneux pour assurer la sécurité de nos bénéficiaires, de nos équipes nationales et expatriées, que ce genre d’incidents implique une mise à jour par rapport à nos mesures de sécurité passées, mais pour le moment, il n’y a pas eu d’implications en terme de réduction d’activités ou de retrait de nos équipes de nos terrains d’interventions ».
Pas de panique non plus à la Croix-Rouge française. Les programmes qui ont été lancés dans les villes du Nord se poursuivent, avec les chefs de projet qui sont Nigériens. En revanche, le maintien d’un expatrié à Agadez est en discussion. « La situation actuelle n’affecte pas notre activité, résume la chef de la délégation, mais elle risque de compliquer notre manière de travailler ».
Aujourd’hui, le Comité international de la Croix-Rouge est l'une des rares organisations à maintenir des expatriés en zone sensible, c'est-à-dire au nord du pays.