A quand le second tour de la présidentielle ? A Conakry, faute d’information officielle, chacun y va de sa petite spéculation. « Techniquement, on a les moyens d’organiser l’élection dans deux semaines », expliquent plusieurs sources bien informées. Selon elles, d’ici le 3 octobre, il est tout à fait possible de régler les problèmes dus à la création de plus d’un millier de nouveaux bureaux de vote, de distribuer quelques 460 000 nouvelles cartes alphanumériques ou d’acheminer l’ensemble du matériel électoral à l’intérieur du pays.
Actuellement, en fait, le blocage ne vient pas des contingences techniques, mais des querelles politiques à l’intérieur de la CENI. La Commission électorale est devenue un théâtre où chaque camp manœuvre plus ou moins ouvertement pour faire prévaloir ses intérêts.
Fortes tensions au sein de la CENI
« Dans les réunions, on s’insulte régulièrement et par deux fois, on a failli venir aux mains » raconte un observateur averti. Par exemple, ces derniers jours, les membres de la CENI, favorables à Cellou Dalein Diallo, et ceux favorables à Alpha Condé, s’écharpent sur le nom du futur président de la Commission, même si celui-ci n’a qu’un pouvoir très limité.
Pessimiste, une bonne source estime que les tensions à l’intérieur de la CENI pourraient sérieusement retarder le processus électoral, mais surtout, déboucher sur des contestations après le scrutin.