Le commissaire de la police nigériane, Danlami Yar'Adua, a précisé que les assaillants ont tué quatre personnes - un soldat, un officier de la police et deux civils - et mis le feu à une partie de la prison. « La prison abritait 762 prisonniers au moment de l'attaque. 732 se sont évadés, 30 sont restés », a expliqué le directeur, Mohammed Ahmed. « Tous les membres de la secte Boko Haram présents se sont enfuis. Ils étaient 150 au total », a-t-il ajouté.
L’intervention de la police a visiblement été peu efficace. Des membres présumés de Boko Haram ont réussi à accomplir leur forfait. Cette secte islamiste du nord du Nigeria, qui voulait faire évader ses hommes emprisonnés dans le centre pénitencier de Bauchi, a donc attaqué mardi soir 7 septembre la prison.
Malgré le déploiement de la police anti-émeute et l’affrontement avec les assaillants qui a suivi, tous les membres de la secte détenus se sont enfuis. Des centaines d’autres prisonniers en ont profité pour se faire la belle. Il ne resterait dans la prison qu’une trentaine de détenus.
Avant cet assaut des membres de Boko Haram, il y avait eu ces derniers jours une série d'attaques ciblées. Les autorités de l’Etat de Bauchi avaient accusé des membres de la secte d’être les auteurs de ces attaques.
L’année dernière, à la fin du mois de juillet, des affrontements entre Boko Haram et les forces de l'ordre pendant cinq jours avaient fait environ 800 morts dans cette région du nord du pays. La secte se réclame des talibans d'Afghanistan et son nom signifie « l'éducation occidentale est un péché » en langue haoussa. Mohamed Yusuf, ancien étudiant en théologie en Arabie Saoudite et chef de cette secte, a été abattu il y a un an par les forces de l'ordre. Il voulait imposer un « Etat islamiste pur » dans le nord majoritairement musulman de la fédération.