« Nous allons lancer des actions partout dans le monde.... mais notre attention est actuellement concentrée sur le Nigeria ». C’est, en substance, ce qu’a déclaré ce lundi 29 mars 2010 Musa Tanko, le porte-parole de la secte Boko Haram, lors d’un entretien à la presse, à Kano la grande métropole du Nord.
Véritable menace dans un contexte politique trouble ou simple volonté d’exister sur la scène médiatique ? Quoiqu’il en soit, les autorités qui avaient annoncé vouloir se débarrasser des extrémistes islamistes en faisant usage d’une violence rare en juillet dernier, ne sont pas parvenues à anéantir le mouvement
« Bien au contraire » estime un spécialiste des religions interrogé par RFI. « En exécutant le leader de la secte Mohammed Yusuf, la police l’a transformé en martyr, et ça a poussé les moins convaincus à considérer que sa révolte était légitime » a-t-il déclaré.
La secte Boko Haram, qui se réclame des talibans afghans mais qui dit n’avoir aucun contact avec ses modèles, à savoir le mollah Omar ou Oussama Ben Laden, est composée essentiellement d'étudiants ayant abandonné leurs études qui protestent contre la démocratie et le système éducatif.
Face à ces nouvelles menaces, l’agence d’information américaine Associated Press a rapporté ce lundi que les forces de sécurité avaient été déployées autour de la ville de Maiduguri, épicentre des derniers affrontements qui ont fait plus de 800 morts.