Le médiateur de la crise kenyanne et ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a fait savoir sa surprise dans un communiqué publié dimanche 29 août. Surprise et mécontentement, pouvait se lire sur son visage durant la cérémonie organisée vendredi pour promulguer la nouvelle constitution kenyanne. Pour manifester leur désaccord, certain diplomates, notamment européens, ont boycotté le déjeuner offert par le président Mwai Kibaki à la résidence présidentielle.
Critiques au sein de gouvernement
Après les organisations des droits de l’homme, c’est désormais au sein même du gouvernement kenyan que les protestations se font entendre. Le mouvement démocratique Orange, parti de Raila Odinga, a fait savoir que le Premier ministre n’était pas au courant de la visite du soudanais Omar el-Béchir. Cependant, c’est bien le ministre du Tourisme et membre du même parti, qui a accompagné le chef de l'Etat soudanais à la tribune du parc Uhuru.
La stabilité régionale
Le ministre des Affaires étrangères a, de son coté, souligné qu’il était du devoir du Kenya de remplir son rôle d’hôte et de suivre la décision de l’Union africaine de s’opposer aux poursuites engagées par la CPI contre le président soudanais. « Il y va de la stabilité du pays et de la région », a-t-il ajouté. Lors du dernier sommet de l'organisation, qui s'est tenu dans la capitale ougandaise Kampala, en juillet, l'Union africaine avait de nouveau demandé une suspension des poursuites et invité les Etats à ne pas déférer Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale.