Le président soudanais, Omar El Bechir, en visite en Libye

Malgré le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, Omar El Bechir continue de voyager. Mercredi 4 août 2010, le président soudanais entame une visite de deux jours en Libye dont les raisons n’ont pas été pas spécifiées. L'agence de presse officielle soudanaise indique qu’Omar El Bechir et Mouammar Kadhafi discuteront des relations bilatérales.

Cette visite intervient dans un contexte particulier puisque le chef des rebelles du MJE au Darfour, Khalil Ibrahim, réside actuellement en Libye et que le Soudan a fermé depuis le premier juillet sa frontière terrestre avec son voisin du nord. Le MJE qui a tenu à préciser sur RFI que si le génocide se poursuit au Darfour, il appellera à l'autodétermination du Darfour et du Kordofan.

Ce voyage d'Omar El Bechir comporte deux certitudes et une question. La première certitude c'est que le président soudanais ne sera pas arrêté à sa descente d'avion. La seconde, c'est que cette visite sera principalement consacrée au Darfour et à la présence du chef du MJE à Tripoli.

La question elle peut paraître incongrue mais selon certains observateurs elle mérite d'être posée : Omar El Bechir ou peut être le patron des renseignements soudanais, Mohammed Atta, vont ils rencontrer Khalil Ibrahim lors de cette visite libyenne ?

El Bechir s'est souvent agacé des prétentions de Kadhafi

Nulle doute que Mouammar Kadhafi fera tout pour car une poignée de main entre les deux ennemis jurés du Soudan le replacerait en position de médiateur numéro 1 dans la crise du Darfour.

Depuis plusieurs années, Tripoli tente de se poser en acteur incontournable auprès de ses turbulents voisins du sud. Omar El Bechir s'est souvent agacé des prétentions de Mouammar Kadhafi mais dans le contexte actuel le séjour forcé de Khalil Ibrahim en Libye est pour le raïs soudanais autant un motif d'inquiétude que de satisfaction.

D'une part le chef du MJE ne craint pas grand chose à Tripoli et peut continuer à entretenir le contact avec ses troupes. Mais d'autre part, il ne peut faire de déclarations publiques et il est éloigné du terrain, ce qui n'est jamais bon pour un chef de guérilla.

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