Favorite pour le titre bien avant le début de la compétition, l’Espagne est exacte au rendez-vous et dispute dimanche 11 juillet au Soccer City Stadium de Johannesburg la première finale de Coupe du monde de son histoire. Reste à franchir le dernier obstacle. Les Espagnols partent favoris face aux Néerlandais en dépit de la fameuse statistique selon laquelle on ne peut pas perdre son premier match de poule et être sacré quatre semaines plus tard. Au coup de sifflet final, cette statistique aura vécu.
Mental et expérience
Bien que battue 1-0 par la Suisse en début de compétition dans un match où rien ne lui a réussi, la Roja a d’abord comme atout sa trajectoire dans ce Mondial, un parcours jalonné d’embûches qu’elle a traversé sans jamais perdre ses nerfs ni son identité face à des adversaires (Honduras, Chili, Portugal, Paraguay) qui ne se sont jamais découverts, à l’exception des Allemands en demi-finale.
Cette force mentale, essentielle au fil des tours dans les grandes compétitions, les hommes de Vicente Del Bosque la portent en eux depuis leur victoire à l’Euro de 2008 sous la houlette de Luis Aragones. Ce succès continental a tout changé dans l’état d’esprit en équipe nationale. La malédiction des phases finales a été vaincue à Vienne. Au parcours et au mental, s’ajoutent l’expérience et la complémentarité du groupe. Les vainqueurs de l’Allemagne à Durban cumulaient 60 capes de moyenne et ont été formés à la même école en sélections de jeunes.
La touche barcelonaise
Contrairement à la plupart des équipes présentes à ce Mondial – à l’exception de la Mannschaft allemande avec le Bayern – le onze de départ repose sur une ossature de club, celle d’un FC Barcelone qui a pratiquement tout gagné ces deux dernières saisons. La charnière centrale catalane Carles Puyol-Gerard Piqué est au sommet de son art. Comme l’Italie il y a quatre ans, mais sans avoir recours à des prolongations ni à des tirs au but, l’Espagne a traversé le deuxième tour en gardant la cage d’Iker Casillas inviolée. Les Néerlandais au contraire ont connu des périodes de relâchement et ont encaissé quatre buts lors de leurs trois derniers matchs.
L’empreinte barcelonaise s’exprime encore davantage au milieu de terrain, où la triplette Sergi Busquets, Xavi Hernandez, Andres Iniesta, complétée par le Madrilène Xabi Alonso a ses automatismes et impose son tempo au fil de la rencontre. Seul danger pour le quatuor dans la finale: laisser du champ de libre à Wesley Sneijder. Même si le joueur de l’Inter a joué des tours aux Catalans en Ligue des champions, la tâche ne semble pas insurmontable.
Le feu en attaque
Face à une équipe aussi joueuse que les Pays-Bas, le talent collectif espagnol va pouvoir s’exprimer. Peu en vue contre les Allemands, David Villa aura des ouvertures pour coiffer la couronne de meilleur buteur du Mondial (déjà 5 buts et 16 tirs cadrés), deux ans après celle conquise à l’Euro. Quel que soit son partenaire en attaque, Fernando Torres ou Pedro, « Maravilla » trouvera la faille dans une défense batave qui affichera ses limites et regrettera, au coup de sifflet final, d’être tombée sur la meilleure équipe d’Espagne de tous les temps.