De notre envoyé spécial à Johannesburg,
1. Des joueurs en forme
La sélection de Bert Van Marvijk comptera d’abord sur les individualités qui lui ont permis de se hisser en finale. Au milieu de terrain, Wesley Sneijder est sans doute le joueur le plus complet de la compétition. Déjà vainqueur de la Ligue des champions, du championnat d’Italie et de la Coupe d’Italie avec l’Inter Milan, il est en route pour le prochain Ballon d’or. Sur le front de l’attaque, Arjen Robben, le plus doué de tous, bénéficie de sa fraîcheur physique. Il a très peu joué lors du premier tour en raison d’une blessure dont il semble bien remis. Si Robin Van Persie n’est pas le tueur attendu devant, il a déjà marqué depuis le début de la Coupe du monde, contrairement à son homologue espagnol Fernando Torres, également contesté. Surtout, il a délivré des passes décisives. Et puis il y a les Dirk Kuyt, Mark Van Bommel, Andre Ooijer, autant de joueurs indispensables qui, dans chaque ligne, se mettent au service du collectif.
Côté effectif encore, les Pays-Bas se présenteront au complet. Or, on se souvient qu’en demi-finale, l’absence de Thomas Müller avait pesé lourd dans la défaite allemande face à l’Espagne.
2. Un moral au beau fixe
L’autre atout des Néerlandais face à l’Espagne sera la confiance. Après avoir éliminé le Brésil, ils n’ont plus aucun complexe à avoir. Mieux, en quart de finale face à la Seleção, ils ont réussi à revenir au score et à prendre l’avantage contre une équipe qui les avait dominé en première mi-temps. Ils ont ainsi démontré qu’ils possédaient des ressources techniques, mais surtout morales.
Les Pays-Bas arrivent encore en finale sur une série de six victoires d’affilée en Afrique du Sud, alors que leurs rivaux ont chuté d’entrée face à la Suisse. Dans ce tournoi, si l’on sait déjà comment vaincre les Espagnols, personne ne peut encore se vanter d’avoir trouvé la clé pour battre les Pays-Bas.
Pour parfaire leur tactique, les Néerlandais ont regardé Espagne-Allemagne. Ils savent quelles erreurs il ne faut pas commettre devant la Roja. Ils ont aussi étudié attentivement la mise en place tactique du Paraguay qui a longtemps fait déjouer les Espagnols en quart de finale. Le pressing qu’avaient exercé les Guaranis semble tout à fait dans les cordes des milieux de terrain bataves.
3. Une Espagne perfectible
Bien sûr, l’Espagne partira favorite contre les Pays-Bas. Mais pour l’emporter, il lui faudra jouer son meilleur football, ce qu’elle n’a pas toujours su faire en Afrique du Sud. L’Espagne marque peu – elle a remporté ces trois derniers matchs sur le score de 1-0 – et face à une défense plus solide que celle des Allemands, elle éprouvera de grandes difficultés à trouver le chemin des filets. Les Pays-Bas n’ont pas toujours gagné dans la facilité. En revanche, ils ont déjà inscrit treize buts, contre seulement sept à leur rival.
Enfin, on vante le bilan de l’Espagne depuis 2008, mais celui des Néerlandais est tout aussi exemplaire : un parcours sans faute en éliminatoires (huit victoires en huit matchs) et une seule défaite depuis deux ans. Les Oranje ont mûri... et semblent capables de faire perdre ses couleurs à l’Espagne.