Les Pays-Bas largement favoris en demi-finale face à l’Uruguay

Auteurs d’un exploit contre le Brésil, les Pays-Bas affrontent mardi 6 juillet au Cap une équipe d’Uruguay qui fait figure d’invité surprise dans le dernier carré. Les Néerlandais ont tous les atouts en main face à une Celeste qui a montré ses limites et qui se présente diminuée.

de notre envoyé spécial au Cap

C’est le choc des extrêmes de ces demi-finales. D’un côté les Pays-Bas, vainqueurs de leurs huit matchs de qualification dans la zone Europe, puis des cinq qui les ont menés jusqu’aux portes de la troisième finale de leur histoire (après 1974 et 1978). De l’autre, l’Uruguay, passé par un barrage face au Costa Rica pour venir au Mondial et bénéficiaire de circonstances particulièrement favorables pour se hisser dans le dernier carré, une première depuis quarante ans.

Pas la même dynamique

La dynamique n’est d’ailleurs pas la même entre les deux formations. L’une, les Pays-Bas, surfe sur la vague de son plus grand exploit du siècle naissant: l’élimination des favoris Brésiliens au terme d’un match ébouriffant. Menés 1-0 dès la 10e mn et ballottés durant toute une mi-temps, les Oranje ont trouvé les ressources morales et techniques pour revenir dans le match avant de faire craquer Felipe Melo et ses compatriotes

A l’inverse, les Uruguayens sont passés par le chas d'une aiguille pour en arriver là. Après avoir sorti des Coréens un peu naïfs en huitième de finale (2-1), ils ont battu le Ghana (1-1 et 4 tab à 2) grâce au sauvetage de la main de l’attaquant Luis Suarez sur la ligne de but, un geste antisportif qui a plongé dans le désespoir tout le continent africain car le Black Star Asamoah Gyan a manqué son penalty derrière, à la dernière seconde de la prolongation.

Le malheur des Ghanéens fait le bonheur des Néerlandais car Suarez – auteur de 35 buts cette saison en Eredivisie avec l’Ajax Amsterdam - sera suspendu pour la rencontre, un souci de moins pour les Pays-Bas. En plus de Suarez, les Uruguayens seront privés de leur latéral gauche Jorge Fucile également suspendu, de leur milieu Nicolas Lodeiro blessé au genou et très probablement aussi de leur capitaine et défenseur central Diego Lugano. Ces absences vont obliger Oscar Tabarez à complètement réorganiser son équipe, un sélectionneur uruguayen qui s'en est pris aux médias en conférence de presse pour avoir violé le huis-clos de son dernier entraînement.

Les Néerlandais non plus ne seront pas au complet, suite aux suspensions du latéral droit Gregory Van der Wiele et du milieu Nigel De Jong, tous deux avertis contre le Brésil. Leur absence est cependant moins préjudiciable car le sélectionneur Bert Van Marwijk a ce qu’il lui faut sous la main avec Khalid Boulahrouz, déjà aligné contre le Cameroun, et Denny De Zeeuw, le joueur de l’Ajax. Forfait contre le Brésil, Joris Mathijsen pourrait revenir en défense centrale aux côtés de John Heitenga. La paire, réputée peu sûre, aura une nouvelle occasion de prouver sa valeur face à Diego Forlan, l’une des rares stars annoncées de ce Mondial qui se soit  montrée à la hauteur de sa réputation, un vrai leader qui a toute l’équipe derrière lui.

Sneijder au sommet de son art

Une star ne fait pas une équipe et même si les Uruguayens forment un groupe très uni, leurs moyens sont limités comparés à ceux des Pays-Bas. Ils joueront le contre, comme d'habitude, et laisseront l’initiative du jeu à un adversaire qui ne demande pas mieux. Décisif dans le triplé réalisé par l’Inter Milan (Serie A, Coupe d'Italie, Ligue des champions), Wesley Sneijder est au sommet de sa forme et constituera le danger N.1 pour les sud-américains. Il affiche déjà quatre buts au compteur et peut mettre orbite les deux flèches Robin Van Persie et Arjen Robben en un éclair de génie. Descendants des premiers colons européens à poser le pied au Cap en 1652, les Néerlandais se sentent chez eux et leurs supporters ont envahi la ville. Un atout de plus.
 

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