L’Allemagne revient en force sur le devant de la scène

Considéré au mieux comme des outsiders après l’annonce du forfait de leur leader Michael Ballack avant la préparation, les Allemands sont en demi-finale pour la douzième fois de leur histoire. Leur parcours dans ce Mondial impressionne et leur équipe est bâtie pour durer.

On peut donc perdre ses deux meilleurs gardiens (Robert Enke, René Adler), le premier dans des circonstances tragique . Puis se passer au tout dernier moment de son capitaine (Michael Ballack) et faire quand même une grande Coupe du monde. La plupart des sélections auraient flanché face à une telle adversité. Pas l’Allemagne.

Quelque chose en plus

Au lendemain de la démonstration face à l’Argentine au Green Point Stadium du Cap, les clichés habituels sur la force mentale, la discipline et la puissance athlétique germanique revenait évidemment à l’esprit. C’est vrai que l’on en a vu d’autres, des Mannschaft, monter en puissance en phase finale sur la route d’un titre majeur. La légendaire du doublé Euro 72-Mondial 74, l’implacable de l’Euro 80, la laborieuse du Mondial 90 et la conquérante de l’Euro 96, toutes couronnées d’un sacre continental ou planétaire.

On ne sait pas encore si le millésime 2010 sera primé le jour J, dimanche 11 juillet à Johannesburg, mais l’équipe de Joachim Löw marche allègrement sur les traces de ses aînées. Elle décline néanmoins une identité propre qui la rend sympathique. Oui, sympathique. D’abord sa fraîcheur: ils étaient huit, sur les onze de départ vainqueur de l’Argentine, a être âgés de moins de 25 ans. C’est la plus jeune sélection allemande à avoir jamais foulé les pelouses d’une Coupe du monde. En général ce que l’on gagne en fraîcheur, on le perd en expérience. Pas cette fois.

Autre caractéristique, qui explique un peu de la première, ces jeunes sont le produit d’une politique de formation instaurée après l’échec du Mondial 98 et inspirée de …la formation à la Française, qui laissait s’exprimer le talent individuel et ouvrait grand la porte aux gamins issues de l’immigration. D’origines ghanéenne, turque et tunisienne, Jerome Boateng, Mesut Özil et Sami Khedira sont les représentatnts de ce multicultralisme allemand qui apporte une touche d’inventivité à l’équipe.

Comme son homologue anglaise, mais pas avec les mêmes résultats, la sélection allemande présente aussi la particularité de s’appuyer sur un effectif composé uniquement de joueurs évoluant dans son championnat, une Bundesliga en plein essor derrière sa locomotive, le Bayern Munich qui fournit un tiers de l’effectif présent en Afrique du Sud. On relève également que le championnat allemand fait relâche durant quatre semaines au cœur de l’hiver alors qu’en Angleterre on accumule les matchs durant la même période. Peut-être une autre raison de la fraîcheur affichée par les Allemands dans ce Mondial.

La Bundesliga comme modèle ?

« C’est un bon signe pour le foot allemand » se réjouissait samedi soir en zone mixte l’ex-international Oliver Bierhof, désormais manager de l’équipe. « C’est peut-être grâce au niveau de la Bundesliga que ces récents succès ont été rendus possible. Cela permet de faire reconnaître la qualité des joueurs allemands parce qu’on l’avait un peu oubliée ».

Ancien adjoint de Jürgen Klinsmann, lequel s’était inspiré - contre l’avis général - du mode de préparation des sports pros américains, le sélectionneur Joachim Löw a poursuivi dans la même voie mais en prônant un jeu encore plus porté sur l’offensive que lors du Mondial 2006 (1/2 finale) et de l’Euro 2008 (finale). Résultat la Mannschaft a déjà marqué 4 buts à trois reprises depuis le début de l’épreuve. Elle avance désormais sans crainte face à l’Espagne pour une revanche de la finale de l’Euro 2008, mercredi 7 juillet à Durban.
 

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