Qui de l’arbitre ou des gardiens aura le plus de travail ? C’est l’un des questions qui se posaient à la veille d’un alléchant quart de finale entre l’Allemagne et l’Argentine au Green Point Stadium du Cap programmé samedi 3 juillet. En plus de vouloir de toutes leurs forces une place dans le dernier carré, les deux équipes ont un contentieux à régler depuis le quart de finale du Mondial 2006 perdu par les Argentins aux tirs au but (1-1, 4 tab à 2) à Berlin. Après le coup de sifflet final, les joueurs des deux équipes en étaient venus aux mains et l’incident a laissé des traces.
La guerre des mots
Même s’il en était sorti vainqueur, Bastian Schweinsteiger a été le premier a raviver les tensions en Afrique du Sud.« Si vous voyez comment ils gesticulent, comment ils essaient d’influencer l’arbitre. Ça ne fait pas partie du jeu. C’est un manque de respect. Seulement, ils sont comme ça. » a déclaré le milieu du Bayern. « On verra ce qui va se passer sur le terrain, c'est cela qui compte » a rétorqué son partenaire en club Martin Demichelis, titulaire en défense centrale chez les Argentins.
Si le duel promet d’être musclé entre deux nations qui se sont également déjà affrontées deux fois en finale (victoire argentine en 1986 au Mexique, succès allemand en 1990 en Italie), il va mettre aux prises deux équipes qui ont le vent en poupe dans ce Mondial. Vainqueurs du Mexique 3-1 en huitième de finale, les Argentins sont en confiance sous la conduite d’un Diego Maradona qui est en train de faire ses preuves en tant que sélectionneur après avoir été vertement critiqué durant les éliminatoires de la zone Amérique du Sud.
Encore jeune (24 ans de moyenne d’âge), la sélection allemande est en elle-même pleine ascension et sa nette victoire sur l’Angleterre au tour précédent (4-1) a confirmé son potentiel, même si – comme pour l’Argentine face au Mexique – elle a bénéficié d’une erreur d’arbitrage. Le sélectionneur Joachim Löw a trouvé le bon équilibre et n’a pas touché à son équipe-type depuis le début de la compétition, une rareté chez les Allemands. Cet Argentine-Allemagne donnera aussi l’occasion à Miroslav Klose de célébrer sa 100e sélection et peut-être de marquer son 50e but en équipe nationale. S’il y parvient et que l’Allemagne poursuit sa route, il se rapprochera un peu plus du record de buts inscrits en phase finale détenu par Ronaldo (quinze buts). Pour le moment, le buteur du Bayern en est à douze.
Löw calme le jeu.
Chez les ciel et blanc, Gonzalo Higuain tentera pour sa part d’améliorer son impressionnant ratio (6 buts en 8 sélections dont 4 à ce Mondial) au sein d’une attaque qui fait peur avec Carlos Tevez à ses côtés, Lionel Messi juste derrière et Diego Milito sur le banc. « Pour nous battre il faudra que les adversaires laissent leur peau sur le terrain » a prévenu Maradona vendredi soir 2 juillet en conférence de presse. « Je respecte mes adversaires mais je n'ai peur de personne » a-t-il poursuivi.
Quelques heures plus tôt le sélectionneur allemand avait tenté de dépassionner les débats. « Nous n'avons pas manqué de respect à l'Argentine, nous respectons les Argentins. L'Argentine a un jeu physique, ils vont à la limite mais c'est très sud-américain » avait-il tempéré avant de clamer toute l’admiration qu’il avait pour Maradona. Pour Maradona le joueur.