Le Brésil et les Pays-Bas croient en leur destin

Premier gros choc des quarts de finale, le match Brésil-Pays-Bas (14h00 TU à Port Elizabeth) a des allures de finale avant l’heure. Les deux équipes disposent d’un potentiel offensif hors norme. Le moment est venu de le laisser s’exprimer.

de l'un de nos envoyés spéciaux en Afrique du Sud

C’est avec des affiches comme celle-ci que la Coupe du monde a étendu sa gloire à travers la planète. Avant Allemagne-Argentine samedi 3 juillet au Cap, le Brésil-Pays-Bas de vendredi 2 juillet à Port Elizabeth (14h00 TU) conjugue le présent et le passé, mêle les rêves aux souvenirs. Ce sera la quatrième fois que les deux équipes se rencontrent en Coupe du monde. Chacun de leurs trois duels précédents en 1974, 1994 et 1998, s’est inscrit dans la mémoire du foot.

Le Brésil a de la réserve

Même si, côté palmarès, l’écart est gigantesque (sept finales dont cinq gagnées pour les Brésiliens contre deux finales, chacune perdue, pour les Néerlandais), les deux pays ont en commun  le goût du beau jeu et du football offensif. Sur ce plan-là, les sélections présentes en Afrique du Sud ne font pas l’unanimité chez elles car les hommes qui les dirigent – Dunga pour le Brésil, Bert Van Marwijk pour les Pays-Bas – ont débarqué avec leur plan de rigueur. La perspective d'une demi-finale contre le vainqueur d'Uruguay-Ghana aiguise encore un peu plus l'appétit de chacun.

Eliminés au même stade de la compétition par la France de Zidane en 2006, les Brésiliens ont retenu la leçon et avancent avec prudence. Les Néerlandais, dont la dernière apparition en demies remonte à 1998 (élimination aux tirs au but contre …le Brésil), partent en position d’outsiders, un statut qui les arrange. La seleçao reste sur une victoire convaincante 3-0 en huitième de finale face au Chili, un adversaire qu’elle connaissait par coeur. Elle a pris ses distances en l’espace de trois minutes grâce aux buts de Juan (35e) et de Luis Fabiano (38e).

Les Auriverde n’ont pas trop laissé de forces à l'Ellis Park et ils pourront aligner leur équipe-type à Port Elizabeth, à l’exception d’Elano, toujours blessé à la cheville. En forme au bon moment, le trio offensif Kaka-Robinho-Luis Fabiano va tester pour de bon la défense des Oranje, considérée comme le point faible de l’équipe. Elle n’a cependant été prise en défaut qu’à deux reprises depuis le début du Mondial, les deux fois sur des penalties.

Robben-Bastos, on demande à voir

Seuls quart-de-finaliste, avec les Argentins, à avoir remporté tous leurs matchs, les Néerlandais n’ont pas eu non plus à se sortir les tripes contre la Slovaquie (2-1), un adversaire aux ressources limitées. Le Brésil s’annonce autrement plus coriace mais le retour d’Arjen Robben en position de titulaire côté droit redonne à cette équipe toute sa dimension. On a d’ailleurs hâte de voir à l’œuvre Michel Bastos - milieu offensif en club mais arrière gauche avec le Brésil - face à Robben, bourreau de l’OL en demi-finale de la Ligue des champions à Munich avec le Bayern il y a deux mois à peine.

Habitués aux chamailleries en interne, même quand tout tourne rond, les Néerlandais s’en sont encore fabriqué une tous seuls avec « l’affaire » Robin Van Persie. Mécontent d’être sorti dix minutes avant la fin contre les Slovaques, l’attaquant d’Arsenal aurait eu des mots avec son sélectionneur car il lui tarde de briller sur les pelouses sud-africaines. Aux dernières nouvelles, l’incident serait clos. Il vaudrait mieux car avec Wesley Sneijder à la distribution, Dirk Kuyt en soutien et Robben comme leurre, le Gunner ne trouvera jamais meilleurs alliés pour entrer dans l’Histoire.

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