De notre envoyé spécial à Nelspruit,
Si l’on avait dit aux coéquipiers de Didier Drogba, avant le coup d’envoi de la Coupe du monde, qu’ils obtiendraient le nul face au Portugal (0-0), pour leur premier match, et subiraient une défaite honorable contre le Brésil (1-3), dans le deuxième, sans doute auraient-ils signé. Ce scénario leur réservant de jouer leur dernière rencontre devant la Corée du Nord. Avec une victoire sur l’équipe la plus faible du groupe G, ils compteraient quatre points, soit autant que le Mexique, la Corée du Sud, le Ghana ou la Slovaquie, tous qualifiés pour les 8e de finale. Mais ce scénario ne prévoyait pas le carton du Portugal contre la Corée du Nord : 7-0 ! Avec ce résultat, les hommes de Carlos Queiroz peuvent se permettre de perdre contre le Brésil, tandis que ceux de Sven-Göran Eriksson devront non seulement compter sur une défaite portugaise, mais encore réaliser eux-mêmes une véritable prouesse offensive. Le différentiel de buts entre les deux équipes se montant à neuf unités (+ 7 en faveur du Portugal ; - 2 côté ivoirien).
« Huit ou neuf buts, ce n’est pas réaliste »
La Côte d’Ivoire croit-elle au miracle ? Pas franchement, à entendre son sélectionneur, Sven-Göran Eriksson : « On ne peut pas demander aux joueurs de marquer huit ou neuf buts, ce n’est pas réaliste. Mais nous allons essayer de remporter une très large victoire et nous garderons un œil sur le résultat de Portugal-Brésil. » Face à une équipe nord-coréenne dont il anticipe une réaction après la déroute portugaise, le technicien suédois s’attend à tout sauf à un match facile. Impressionné par les trois mi-temps que les Asiatiques ont livrées face au Brésil et au Portugal avant de s’écrouler, Eriksson ne lancera pas ses troupes la fleur au fusil. « Vous ne pouvez pas vous contenter d’attaquer. Vous devez être organisé. Si vous ne défendez pas bien, vous n’attaquez pas bien », précise-t-il.
« On aurait pu aller loin »
L’équipe de Côte d’Ivoire connaîtra quelques changements, demain, mais « pas de révolution », confirme Eriksson. Didier Drogba sera une nouvelle fois à sa tête, malgré sa récente blessure au bras. « Il va de mieux en mieux, et sa séance d’entraînement a été très bonne aujourd’hui, révèle le sélectionneur. Et il vaut mieux avoir Drogba avec nous, même s’il n’est pas à 100 %, que ne pas l’avoir. » La présence de l’avant-centre de Chelsea ne rend pas Eriksson optimiste pour autant. Pire, le technicien a une ambition limitée pour ce qui pourrait être son dernier match à la tête des Eléphants : « Si nous devons quitter la Coupe du monde, nous voulons la quitter la tête haute. » Et évoque déjà ses regrets et l’avenir : « Les joueurs m'ont impressioné, ils s’améliorent de jour en jour. On aurait pu aller loin avec cette excellente équipe. La Côte d’ivoire a un beau futur devant elle. » A écouter le discours d’Eriksson, l’espoir n’est donc pas de mise. Et le sélectionneur ne pourra même pas s’appuyer sur un match-référence pour motiver ses joueurs et obtenir le miracle que le peuple ivoirien espère encore : « Je n’ai jamais gagné avec un score de huit buts d’écart ou plus », conclut-il.