Amours, délices et secrets, la bonne fortune des présidents français

Les récentes révélations d’une liaison présumée entre une actrice française et le président François Hollande défrayent largement la chronique. Pour la presse française, l’affaire tombe on ne peut plus mal. Pour les Français, souvent désabusés, qui sont proches en cela de la presse étrangère, il ne s’agit que d’un épisode de plus dans la saga bien fournie des amours des présidents français.

C’est bien connu, la France est le pays de l’amour. Et ces dernières décennies, plusieurs présidents de la République se sont attachés à démontrer qu’en cela ils étaient bien français. François Hollande, le président dit « normal », ne déroge pas à la règle. Révélée par le magazine people Closer, sa relation amoureuse supposée avec la comédienne et réalisatrice Julie Gayet, le place dans la longue liste des présidents qui ne rechignent pas à se laisser emporter par quelque coup de cœur. 

So french ! 

Célibataire tenace, François Hollande n’est jamais passé devant M. le Maire, ni avec Ségolène Royal mère de leurs quatre enfants, pas plus qu’avec Valérie Trierweiler son actuelle compagne qui dispose d’un bureau à l’Elysée. L’affaire Hollande-Gayet est certes une affaire privée, mais à partir du moment où elle s’étale dans toute la presse, en France comme à l’étranger, il sera difficile pour ne pas dire impossible au président de maintenir intacte cette frontière.

Vues de l’étranger, les aventures extraconjugales des dirigeants hexagonaux relèvent de la tradition : « So french » !. La loi française a beau être particulièrement protectrice en matière de vie privée, rien n’y fait, Twitter, Tumblr et Instagram sont passés par là. Le président Hollande en a d’ailleurs fait les frais encore récemment, en décembre 2013, avec la révélation par France Info d’une opération de la prostate subie en 2011, avant même son élection à la présidence de la République. Le secret, il faut s’y résoudre, du moins à ce niveau de notoriété, est désormais de l’ordre du vœu pieux.

Les échos des frasques des présidents français n’ont pourtant pas attendu Internet pour nous parvenir. Les plus de 50 ans se souviennent peut-être de l’épisode dit du « camion du laitier ». Le jour se lève à peine ce matin de septembre 1974, quand le président Valéry Giscard d’Estaing, au volant d’une Ferrari (et en compagnie d’une star du grand écran), percute l’arrière de la camionnette d’un laitier ; pompiers, police sont appelés sur les lieux de l’accrochage, à deux pas de l’Elysée. L’incident sera rapporté dans les colonnes du Canard Enchaîné, mais les moeurs de l’époque font que l’affaire ne prendra pas l’ampleur qu’on peut imaginer qu’elle aurait aujourd’hui.

Séducteurs à tous les étages

 

Avec François Mitterrand, président de 1981 à 1995, et la mise au jour tardive de sa double vie en 1994, les secrets d’alcôve de la République se rapprochent curieusement de ceux de la monarchie. Une fille cachée du nom de Mazarine, vivant avec sa mère dans un palais de l’Etat, cela vous donne un air très XVIIe siècle qui laisse béat d’étonnement plus d’un étranger.

Jacques Chirac s’installe à l’Elysée en 1995 précédé d’une réputation de séducteur presque compulsif. Ce n’est sûrement pas sans raison que ses nombreuses conquêtes, notamment dans le monde de la presse, l’affublent du surnom peu flatteur de « 5 minutes, douche comprise »… Le bouillant président n’en prend guère ombrage pas plus que sa femme, Bernadette, qui se contente de rappeler lors d’un entretien avec le magazine Elle : « Quand on était jeunes, toutes les filles le voulaient. Même après d’ailleurs… », reconnaît-elle, un rien fataliste quand même.
 

Mais, avec l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, les journaux spécialisés ont de quoi nourrir leurs titres à la petite semaine. Aussitôt élu, aussitôt divorcé de Cécilia, un ex-mannequin, le nouvel occupant de l’Elysée affiche une liaison avec Carla Bruni, tout aussi mannequin que la précédente mais chanteuse de surcroît. La presse people est aux anges, le nouveau couple se plie aux reportages « volés » en Jordanie et en Egypte lors des vacances de Noël, fin 2007. « Carla et moi, c’est du sérieux », dira le président Sarkozy, en janvier 2008, en pleine conférence de presse, plongeant les correspondants de la presse étrangère dans des abîmes d’interrogations sur la politique française.

 

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