Alors que la presse et les réseaux sociaux en faisaient leurs choux gras, élus de gauche et de droite n’ont pas souhaité, dans leur très grande majorité, commenter ces révélations.
Silence gêné dans les rangs du Parti socialiste. Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, s’est ainsi refusé à tout commentaire, expliquant que le sujet ne concernait pas la vie politique.
Les rares à prendre la parole, comme le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ont demandé, à l’instar du chef de l’Etat, le respect de la vie privée. En visite en Chine, la ministre de la Réforme de l'Etat, Marylise Lebranchu, a critiqué cette peoplisation de la vie politique. « C’est démoralisant, ça empêche de parler des vrais problèmes souvent et ça devient quelque chose d’un peu désagréable, éthiquement en tout cas. Je pense que chacun à le droit à une vie privée […] Je pense qu’il faut arrêter. Il y a un moment où il faudra que les médias, les journalistes disent stop », a déclaré la ministre.
Pour Anne Hidalgo, la candidate socialiste à la mairie de Paris, « le respect de la vie privée s'impose quelle que soit la fonction, même si l'on est président de la République ».
Silence à droite
Peu de réactions également à droite. La vie des présidents a toujours été un sujet sensible. Par le passé, le centriste Valéry Giscard d’Estaing ou le socialiste François Mitterrand ont entretenu des relations extraconjugales, longtemps passées sous silence.
Pas question donc officiellement pour l’UMP de s’aventurer sur ce terrain glissant, même si ici et là, quelques élus de droite ont profité de l’occasion pour attaquer violemment François Hollande. Cette liaison, si elle était avérée, serait de nature, selon eux, à affaiblir la fonction présidentielle.
Pour l'extrême-droite, les préoccupations des Français sont ailleurs.
■ La presse internationale épingle le chef de l'Etat
En Grande-Bretagne, le Daily Mail trouve que cette affaire illustre une « longue tradition française ». Le journal ajoute François Hollande à la liste des « chefs-coureurs de jupons ».
Même les très sérieux Financial Times et Times consacrent leurs éditoriaux aux révélations de Closer. Ils soulignent l’importance prise par cette affaire dans l’Hexagone, mais appellent à laisser François Hollande « manger ses croissants en paix ».
Le tabloïd allemand Bild ironise sur les « virées nocturnes » du chef de l’Etat, chez « sa bien-aimée, mais qui n'est pas celle qui habite avec lui ». Outre-Atlantique, le New York Times évoque l’« auto-censure » des journalistes français sur les aventures des hommes politiques.
Le quotidien espagnol El País met l’accent sur les réactions prudentes de la classe politique française. Enfin, en Asie, le Times of India parle de l’indulgence des Français envers l’infidélité de leurs leaders. Le quotidien russe Kommersant va jusqu’à estimer que « le scandale pourrait aider François Hollande » à remonter dans les sondages.