L'agenda de Eric Deroo, réalisateur, auteur et chercheur associé au CNRS, consultant du dossier Tirailleurs 2010 du site Internet de RFI, est immuable : l'installation des panneaux de l'exposition La Force noire se glisse avant les projections de films et les interventions dans les lycées et les universités, le tout en moins de trois jours par pays.
Cette fois-ci, c'est en solitaire qu'il a abordé les deux étapes du Togo et du Bénin (5 au 11 octobre 2010) laissant au lieutenant-colonel Antoine Champeaux, initiateur de l'exposition, le temps de prendre ses nouvelles fonctions à la direction du patrimoine de l'armée de terre, à l'Hôtel des Invalides à Paris.
À Lomé (Togo), l'exposition a fait halte au Palais des Congrès, siège de l'Assemblée nationale. Elle a été inaugurée officiellement par l'ambassadeur de France, Dominique Renaux et le secrétaire général du ministère de la Défense, Eric Kapou, après la projection du film La Force noire, de Eric Deroo et Antoine Champeaux, devant un parterre de personnalités politiques et militaires, et devant une délégation d'anciens combattants.
Le lendemain, La Force noire se transportait au lycée français de Lomé avec la traditionnelle séance de questions/réponses animée par Eric Deroo.
«Cela peut paraître répétitif mais j'aime bien ces débats avec les collégiens et les lycéen qui posent des questions pratiques, concrètes et historiques. Dans les universités, les questions sont beaucoup plus agressives et sont souvent en référence à un contexte plus large comme le problème des visas pour venir en Europe. Les étudiants font souvent référence au discours de Dakar de Nicolas Sarkozy et plus particulièrement à cette phrase redoutable : "Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire". Il y a un malentendu. Je suis documentariste, spécialiste de l'histoire militaire et dans l'exercice de cette tournée, le public me voit comme un représentant du gouvernement».
À Cotonou (Bénin), séquence émotion. Lorsque quatre anciens combattants de l'armée française sont entrés dans l'une des classes de troisième du lycée français Montaigne, les élèves étaient debouts et applaudissaient à tout rompre.
«Une attention extraordinaire de la part des enfants», se souvient Eric Deroo, qui dans la même journée enchaîna une projection et de nouveaux débats avec les plus âgés du lycée.
Pendant ce temps, les 20 panneaux de l'exposition La Force noire trouvaient leur place au Centre culturel français.
Les éléments de l'exposition et des copies du film La Force noire sont offerts à chaque État hôte, charge aux autorités concernées de les faire circuler ensuite dans le pays.