Lors de ses vœux à la presse pour 2017, Marine Le Pen annonçait une campagne présidentielle « innovante », basée sur les nouvelles technologies. Il est vrai que le Front national a été un pionnier en France en lançant dès 1996 son site internet. Aujourd’hui, c’est le premier parti sur Facebook avec deux voire trois fois plus d’abonnés que le PS et les républicains. La présidente du FN, Marine Le Pen, est suivie par 1 174 000 personnes (au 26 janvier 2017), à peu près autant sur Twitter. De ce point de vue, elle écrase la concurrence.
Monologues décontractés
Le Front national est à l'offensive. En témoigne, l’apparition au début du mois de janvier d’une chaîne Youtube. Florian Philippot, chargé de la stratégie et de la communication, est filmé dans la cafétéria du parti, une tasse à la main. Dans un style décontracté, il y effectue à l’instar de son adversaire Jean-Luc Mélenchon, de longs monologues. Chaque semaine, il choisit un thème en lien avec l'actualité. Le premier fut la souveraineté française, le deuxième l'Europe et l'Euro. Il y appelle les internautes à faire des commentaires, qui sont parfois à la limite du dérapage.
Sympathisants zélés
Les réseaux sociaux, pour le FN, sont en effet une force, mais aussi un danger. Après « Ali Juppé, le grand mufti de Bordeaux », c'est le hashtag #faridfillon qui est diffusé par la fachosphère, suivi de Bilal Hamon ou Djamel Macron. Les sympathisants sont parfois plus zélés que les dirigeants du parti. Jérémi Lepetit, dirigeant de Make Me Viral, plateforme de veille spécialisée sur les réseaux sociaux, estime que « ces acteurs qui existent sur les réseaux sociaux sont parfois activés par le Front national, parfois autonomes, tout en étant solidaires du programme. Le FN ne maîtrise pas toutes les prises de paroles autour d’idées parfois très dures que le parti essaie de camoufler à travers une respectabilité retrouvée. »
L'aide des partisans de Trump?
C’est le fameux concept de « dédiabolisation », alors que Marine Le Pen, engagée pour 2017 contre le système, affiche sa méfiance vis-à-vis des médias, comme Donald Trump. Une enquête du site américain Buzzfeed affirme même que certains partisans du président américain s'organisent sur les réseaux pour la faire gagner en mai prochain.