Avec notre envoyé spécial à Ecouis, Pierre Firtion
Dénoncer le financement par les collectivités locales de certaines maisons des services au public, c’était l’objectif de Marine Le Pen pour son premier déplacement de terrain en 2017. Problème, la maison qu’elle a visitée vendredi à Ecouis n’est nullement financée par lesdites collectivités. Ce sont La Poste, l’Etat et les opérateurs qui s’en chargent.
Une réalité qu’un responsable de l’entreprise publique lui a rappelée. « Ici en l’occurrence, les collectivités pour cette maison-là ne financent pas », faisait valoir la candidate à la présidentielle, lorsqu'elle s'est ainsi fait reprendre pendant qu'elle prodiguait ses explications : « Pour aucune. Pour aucune maison des services au public,... il n’y en a aucune qui est financée par les collectivités locales. » « Même pas une partie ? », a bien tenté de relancer Marine Le Pen. « Aucune. Non, non », a encore certifié son interlocuteur.
A la sortie de sa visite, Mme Le Pen a bien tenté de rectifier le tir : « Ce n’est pas le cas des maisons de services portées par La Poste, mais dans toutes les autres maisons, on s’aperçoit que ce sont en partie les collectivités qui financent. Or, il n’y a pas de raison que ceux qui vivent dans la ruralité aient des services publics payés, en plus de leurs impôts, par les collectivités. »
Mais le maire de la commune ne s’est pas privé de la tacler par la suite. « Je m’étonne qu’elle ne soit pas plus au courant de ce phénomène, puisqu’elle vient voir les maisons de services au public en sachant qu’elle ne savait pas que ce n’était pas financé par les collectivités ! Ça, j’étais un peu surpris », a commenté Patrick Loseille. Un petit tacle suivi d’une autre mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen : lors d’une rencontre avec des élus locaux, plusieurs dizaines de personnes d’extrême gauche sont venues manifester contre sa venue.